A propos de la situation actuelle au Burkina
Le Burkina Faso, pays enclavé d’Afrique Sub-Saharienne compte en 2021 : 21 4312 680 ha et s’étend sur une superficie de 273 000 kms carrés, soit à peu près la moitié de la France . L’organisation administrative du pays est structurée autour de 13 régions, 45 provinces et 351 communes dont 302 communes rurales et 49 communes urbaines.
L’issue démocratique des élections présidentielle et législative de 2015 puis celle de 2020 a instauré un nouveau contexte politique marqué par le fonctionnement régulier des institutions républicaines dans un État de droit. C’est dans ce contexte que le Gouvernement a élaboré et adopté, le 20 juillet 2016, le Plan National de Développement Économique et Social (PNDES) mis en œuvre durant la période 2016-2020.
Le PNDES se décline en trois axes stratégiques qui sont :
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- Réformer les institutions, moderniser l'administration et accroître l'offre et la qualité de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation en adéquation avec les besoins de l'économie
- Développer la promotion de la santé des populations et accélérer l'accès aux services de santé
- Dynamiser les secteurs porteurs pour l'économie et les emplois en promouvant l'emploi décent et la protection sociale pour tous.
Depuis 1960, le Burkina Faso connaît une croissance économique appréciable qui, quoique fluctuante, s'est renforcée ces dernières années avec un taux de croissance annuel moyen du produit intérieur brut (PIB) réel de 5,5% entre 2011 et 2015. Cependant, en raison d'un taux de croissance démographique estimé à 3,1%, la croissance moyenne du PIB par habitant n'a été que de 2,3%, ce qui n'a pas permis de réduire considérablement la pauvreté et les inégalités sociales. Près de 42% de la population vit en dessous du seuil officiel de pauvreté monétaire c'est à dire dans une situation de manque et de privation relatif à un ensemble de besoins fondamentaux : revenus, nutrition, habillement, alimentation, accès aux services sociaux de base (santé et scolarité).
Dans le domaine de l’emploi, la proportion des femmes dans les effectifs des secteurs public et privé est à mi-chemin de la parité homme-femme en matière d’emploi. Quant à la participation politique des femmes, la proportion de sièges occupés par les femmes au parlement est restée, depuis 2000, en-dessous de 30%. En milieu urbain, le chômage touche davantage les jeunes de moins de 25 ans et les femmes. À peine 5% des travailleurs sont couverts par la sécurité sociale.
Mais ces statistiques ne concernent que l'emploi formel. Le marché du travail est traversé au Burkina, comme dans de nombreux autres pays de l'Afrique de l'Ouest, par ce que l'on appelle :
L’économie informelle.
Cette dernière représente des défis et des opportunités. Elle traduit les capacités de résilience de sociétés à faible productivité et son développement peut être considéré comme la réponse apportée au défi de la croissance, donc de la demande d’emplois. Le secteur informel est devenu depuis 1980 le principal pourvoyeur d’emploi urbain. L’informel est, de fait, le principal moteur de la construction des villes et de l’animation de la vie urbaine. A Ouagadougou par exemple, l’économie informelle est répandue dans les secteurs caractérisés par des unités économiques de petite taille ou d’auto-emploi, comme la construction, le commerce, les services domestiques et l’agriculture (maraîchage). Ses acteurs bâtissent les maisons, fabriquent les meubles, créent et transforment les produits agricoles, réparent les automobiles, animent les marchés, organisent l’épargne, distraient (restaurants, buvettes, kiosques, troupes théâtrales et musicales), soignent (tradipraticiens)…
Le secteur informel fournit de l'emploi à ceux qui n'en n'ont pas. Cela inclut les personnes instruites qui n'ont pas pu s’insérer sur le marché de l'emploi comme celles non instruites. Les personnes dépendantes de l'informel ont un niveau de consommation moindre que celles du secteur formel, mais supérieur à celles du secteur agricole. Ce secteur est une sorte de filet social, mais non financé par l’État car il ne génère aucune recette fiscale.
Une étude a mis en relief le rôle primordial de l’éducation dans le choix des différentes catégories professionnelles. Elle montre ainsi que les individus les mieux qualifiés préfèrent le secteur formel qui pourvoie les catégories d'emploi procurant les avantages pécuniaires et sociaux les plus élevés. Les individus qualifiés n’ayant pas pu s’insérer dans l’économie formelle ont tout de même une chance d’être embauchés par les patrons de l’informel.
Concernant le genre, les femmes ont relativement moins de chances de travailler dans le formel que les hommes. Mais dans l’informel, elles ont plus tendance à s’auto-employer qu’à être salariées. Enfin, le droit à la protection sociale semble être réservé au secteur formel uniquement.
Quant au lieu de résidence, il révèle que les salariés de l'informel résident massivement dans ce que l'on appelle « le non-loti ». De quoi s'agit-il ? Face à la croissance rapide des villes africaines, les États n’arrivent pas à produire suffisamment de logements pour l’ensemble de la population et les familles les plus précaires vont vivre en périphérie des villes, dans des quartiers dits « spontanés ». Construits en marge du processus d’urbanisation formel et légal, ces quartiers sont souvent invisibles dans les documents d’urbanisme, même s’ils abritent parfois la majorité de la population urbaine. Au Burkina Faso, ces quartiers sont appelés les « non-lotis ». Malgré leur caractère informel et leur invisibilité, ces quartiers de l’entre-deux – entre deux social, spatial et juridique - font partie intégrante du processus d’urbanisation de la ville et matérialisent un nouveau type d’urbanité, à mi-chemin entre le rural et l’urbain et entre le «formel» et «l’informel».
Que ce soit pour y habiter ou pour spéculer, le caractère informel, précaire, temporaire et transitoire des zones non-loties les placent au cœur d’un ensemble de stratégies développées par tout un panel d’acteurs. Les zones non-loties sont, aux yeux des familles qui les habitent, un sas pour accéder à la ville qui permet de passer progressivement, et à moindre coût, du milieu rural à la ville. Bien qu’invisibles sur les cartes, les zones non-loties sont pourtant visibles aux yeux des autorités et des fonctionnaires de la ville qui tirent parti de l’informalité de ces espaces pour se générer des rentes foncières en contournant les procédures d’attribution des parcelles loties.
La permanence des zones loties et non loties dans le paysage urbain amène à repenser la ville autrement. En effet, dans les villes africaines, le légal et l’illégal, le moderne et le traditionnel, le formel et l’informel, se côtoient, se combinent et se chevauchent et engendrent des formes d’organisation de l’espace et des rapports sociaux qui sortent des cadres classiques d’analyse appliqués dans les villes du Nord. Cette situation économique (secteur formel et informel) et urbaine (secteur loti et non loti) est la résultante des insuffisances structurelles du système productif national fortement exposé aux chocs exogènes, notamment aux aléas climatiques et à la volatilité des prix des principaux produits d'exportation (or et coton). Ces insuffisances sont : la faible productivité du secteur primaire dominé par une agriculture de subsistance (qui pousse les villageois à quitter les campagnes pour la ville), le déclin du secteur manufacturier lié à la faible compétitivité des industries existantes, la faible informatisation de l'économie, plus particulièrement, du secteur tertiaire et le faible accès des opérateurs économiques, surtout des Petites et moyennes entreprises (PME), aux services financiers.
Pourtant, l'économie burkinabè regorge d'énormes potentialités et de réelles opportunités, notamment: les possibilités de productions agro-sylvo-pastorales, fauniques et halieutiques non encore exploitées, celles du développement de l'agro-industrie, des industries de services et de l'énergie solaire, la jeunesse de la main-d'œuvre, le grand marché alimentaire ouest-africain de plus en plus dynamique, la libre circulation des biens et des personnes dans l'espace communautaire ouest-africain (CEDEAO) l'accroissement de la demande mondiale de produits agricoles, notamment en Europe de l'Est, en Inde et en Chine, le développement et la baisse des coûts d'accès aux Technologies de l'information et de la communication (TIC).
Le système éducatif au Burkina-Faso
Depuis son accession à l’indépendance en 1960, le Burkina Faso, à l’instar de nombre de pays africains, a connu plusieurs réformes, ainsi que des innovations de son système éducatif. Cela en vue non seulement de son extension, mais aussi pour l’amélioration du contenu de l’enseignement afin d’adapter celui-ci aux réalités du pays.
Le système éducatif burkinabé est organisé en deux sous-systèmes avec peu de passerelles entre eux. Il s’agit du système formel et du système non formel.
Le système formel
L’enseignement formel comprend : L’enseignement de base, L’enseignement secondaire, L’enseignement supérieur.
- L’enseignement de Base : Cet enseignement vise essentiellement à former les enfants à la vie sociale et aux responsabilités communautaires. Le contenu des programmes porte sur des notions élémentaires devant servir d’assise à des apprentissages de niveau supérieurs. Il comprend l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire. L’enseignement préscolaire concerne les enfants de 3 à 6 ans. Quant à l’enseignement primaire il accueille les enfants de 6 ans révolus à 13 ans. Ce cycle d’enseignement est constitué de trois cours d’une durée e deux ans chacun : le cours préparatoire (CP1, CP2), le cours élémentaire (CE1, CE2) et le cours moyen (CM1, CM2).
- L’enseignement Secondaire, maillon central du système éducatif formel, il concerne les élèves de 13 à 19 ans et est structuré comme suit :
L’enseignement général : il a pour but de fournir aux sortants des connaissances générales leur permettant de poursuivre des études ultérieures. Il comprend deux cycles : le premier cycle d’une durée de 4 an et est sanctionné à la fin par le diplôme du Brevet d’études du premier cycle et le second cycle qui dure trois (3) ans et est couronné par le baccalauréat (BAC).
- L’enseignement technique et professionnel : Il a pour but de permettre aux apprenants d’acquérir des connaissances nécessaires à la pratique d’un métier. Il comporte trois cycles : que sont le cycle court qui dure trois à quatre ans après le CEP suivant les filières de formation et est sanctionné en fin de cycle par le Certificat d’Aptitude Professionnel (CAP); le cycle moyen qui lui dure deux ans après le BEPC et débouche sur le Brevet d’études Professionnelles (BEP) et le cycle long qui dure trois ans après le BEPC et conduit au Baccalauréat.
- L’enseignement supérieur est le dernier maillon et niveau du système formel éducatif. Il reçoit les étudiants de 20 ans et plus. L’enseignement universitaire est offert dans diverses filières de formations et est dispensé pour l’instant dans les trois villes suivantes Université de Ouagadougou (Ouaga I et Ouaga II), Bobo-Dioulasso (Université Polytechnique de Bobo ou UPB), et Koudougou (Université de Koudougou Ex ENSK) et très récemment celle de Ouahigouya qui est nouvellement créée.
L’enseignement Universitaire permet de former des cadres supérieurs tels que, les sociologues, des économistes, des juristes, des médecins. En outres les instituts et centre universitaires conduisent également des recherches visant le progrès social et le développement économique du Burkina Faso.
Au côté du système formel d’éducation et de formation technique il existe des structures de formations professionnelles au sein de deux départements. Le MEBA a pour mission la formation des enseignants de l’enseignement de base (ENEP) et le MESSRS qui forme les enseignants du secondaire et les encadreurs pédagogiques du primaire et du secondaire.
Le système non formel
L’enseignement non formel comprend : L’éducation non formelle de la petite enfance (ONG, Halte-garderie, etc.) et l’alphabétisation, assurée par le ministère délégué à l’alphabétisation et par certaines structures (ONG) et par différents ministères (santé, agriculture, environnement, etc.). Elle regroupe : La formation des jeunes agriculteurs (FJA); Les centres permanent d’alphabétisation et de formation (CPAF); Les centres d’éducation de base non formels (CEBNF).
Promouvoir l'art et la culture
On assiste aujourd’hui, au Burkina Faso, à une multiplication d’événements ayant pour vocation de célébrer la « culture traditionnelle ». L’État encourage fortement ce processus de revalorisation de la tradition devenue socle des politiques culturelles depuis les années 1980. Il participe d’un projet plus large, visant à réhabiliter les savoirs locaux et, par voie de conséquence, à renforcer des identités singulières menacées par la globalisation. Dans un même mouvement, cette culture est considérée comme une industrie capable de générer des fonds par le biais du tourisme culturel et par l’exportation de produits artistiques en Occident.
Quelques exemples des principales manifestations culturelles.
- FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou).
- JFCA (Journées Cinématographique de la Femme Africaine),
- SIAO (Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou),
- SNC (Semaine Nationale de la Culture), NAK (Nuits Atypiques de Koudougou),
- FESTIMA (Festival International des Masques et des Arts de Dédougou).
- NAK (nuits atypiques de Koudougou, festival Yeleen (contes et récits), festival international du théâtre, festival international de la marionnette,
- SITHO salon du tourisme et de l’hôtellerie.
L'association Lumassan-France œuvre au développement et à la diffusion de la culture du Burkina Faso (expositions, projections de films africains, conférences, soutien aux artisans et artistes, concerts et organisation de stages de création artisanale traditionnelle).
Pour plus d'infos voir : La culture au Burkina-Faso
Les expositions et les animations en France
Les expositions organisées par Lumassan-France sont un cadre de promotion des produits de l'artisanat africain en tant que moyen d'expression et de culture. Elles visent à créer un cadre de promotion et d'échange pour les produits de l'artisanat africain en vue de faciliter leur accès à un marché extérieur tout en favorisant la promotion personnelle des artisans.
Les produits et secteurs d'activité représentés dans les expositions sont :
- La sculpture sur bronze et sur bois,
- La maroquinerie,
- La vannerie,
- La peinture,
- Le textile-confection,
- La broderie, la bijouterie,
- Les instruments de musique africains,
- Les objets de décoration,
- Le tissage,
- Le batik,
- La poterie-céramique,
- L'artisanat de récupération.
Les objets sont achetés aux artisans ce qui leur procure une ressource immédiate.
En 2018 et en 2019 stages de sculptures « à la cire perdue » ont été organisés à Grenoble sous la direction d’un artiste Burkinabé. Des fours ont été construits permettant à chaque participant le coulage en bronze de sa sculpture. La même année plusieurs animations sur le thème du modelage, ont été organisées (par ce même artiste) dans plusieurs écoles de la région grenobloise.
En fonction de la présence d'artiste Burkinabé en France nous organisons régulièrement : des conférences (ce que l'Isère doit à l'Afrique au musée Dauphinois, la fonction du statuaire dans la culture africaine), des concerts, des démonstrations et des stages de danse, des soirées contes etc.....
Nous organisons plusieurs fois par ans des animations avec l'association ANSERA, association des burkinabés de Grenoble.
Nous avons aussi collaboré pendant plusieurs années avec l'association SIRABA à Bobo Dioulasso qui propose des activités de théâtre, de danse et de marionnettes
Nous avons alimenté un fonds documentaire avec des textes littéraires pour l'activité théâtre et une bibliothèque, ouverte sur le quartier et sur la petite enfance. Nous avons également piloté le séjour d’élèves d'un lycée de Grenoble pour un stage de création artistique sur place.
(Voir SIRABA).
Chaque année nous organisons notre marché de noël et participons à d'autres marchés associatifs.
La promotion du cinéma Africain
Le Burkina Faso, joue un rôle de vitrine du cinéma africain. Un festival a été créé en 1969 à Ouagadougou à l’initiative d’un groupe de cinéphiles, À l’époque, le pays était dénué de structures cinématographiques et la population voltaïque n’avait pas accès aux productions africaines de plus en plus nombreuses. Les initiateurs souhaitaient donc que, par l’intermédiaire de ce festival, les populations puissent enfin voir les films de leur propre continent.
À tort, la première édition est généralement appelée Semaine du cinéma africain, mais sa véritable dénomination est « Premier festival de Cinéma Africain de Ouagadougou (FESPACO).
Lumassan-France s'implique dans la diffusion de films produits en Afrique. Les soirées que nous organisons ont une vocation d'échanges et de sensibilisation pour montrer qu'il existe une pluralité de formes culturelles qui ne s'expriment pas uniquement à travers la danse, le conte ou la musique. Notre but est de mieux faire connaître un aspect du cinéma africain à travers la projection de courts métrages ou de films d'animation.
Lumassan-France soutient également l’organisation d'un festival de « cinéma africain » organisé chaque année dans la banlieue de Grenoble et en partenariat avec le cinéma «Mon Ciné », l'association « ANSERA » (association Franco- Burkinabé de l'Isère) et l'association « Raccords » (association pour la diffusion de cinéma africain en France).
Voir le cinéma au Burkina-Faso dans la culture au Burkina
Soutenir le développement social et économique
Etat des lieux à Elinga
Le village d'Elinga comprend environ 1000 habitants, il est situé en pays Gourounsi à 120kms au sud-ouest de Ouagadougou et se trouve dans une immense plaine parcourue de collines. Aujourd’hui Elinga fait face à différents problèmes qui freinent son développement notamment sur le plan économique :
- Une forte dégradation des milieux naturels due à la sécheresse, la faible rentabilité des cultures et les feux de brousse
- Une relative absence de débouchés commerciaux pour les produits fabriqués sur place
- Un manque de diversification des productions de contre saison
La région d'Elinga est semi-aride et le couvert végétal est dangereusement menacé par les fortes pluies, le vent et les feux de brousse. Ces phénomènes conjugués concourent à une érosion rapide des sols qui va de pair avec une déforestation galopante. La situation économique est difficile mais il existe des potentiels importants. La présence de nombreux terrains agricoles doit favoriser une extension de l'élevage (bovins, ovins et autres) y compris en récoltant la paille pour nourrir les animaux à la saison sèche. C'est ce que l'on appelle sur place « l’embouche», qui est peu utilisée actuellement. La proximité du « goudron » (route principale entre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso située à 11 kms) devrait pouvoir favoriser l'acheminement des marchandises. Toutefois, l'absence d'une infrastructure routière cohérente fait que ces atouts ne sont pas encore pleinement exploités. En effet il existe sur la piste reliant Elinga au « goudron » un bas fond, sorte de ruisseau coupant la piste et rendant cette dernière inutilisable en période de pluie.
Des activités plus spécialisées sur le plan du petit élevage ou de la culture de contre saison n’ont donc pas encore pu être totalement expérimentées.
Lumassan-France souhaite appuyer ses interventions à Elinga sur un plan de développement local élaboré par les autorités et les institutions locales.
Ce qui caractérise le plus l'agriculture et l'élevage à Elinga comme dans l'ensemble du Burkina Faso, ce sont hélas les techniques traditionnelles employées. Un grand nombre de mains est nécessaire pour faire fonctionner des exploitations généralement petites avec des outils non mécaniques et des rendements faibles. La « daba, » outil agricole emblématique du Burkina Faso oblige le paysan à rester courbé des heures pour exploiter chaque mètre carré de terre durcie par un soleil de plomb. Des techniques simples et peu coûteuses comme le labourage assisté par une houe tirée par une traction animale, pourraient être utilisées. Des formations à ces techniques peuvent être financées par de ONG.
Le Burkina Faso connaît ces dernières années un problème préoccupant de sécheresse. En cause, les saisons pluvieuses de moins en moins importantes et un grave problème de déforestation, Les défriches incontrôlées, servant à l’usage domestique comme bois de chauffe contribuent au déboisement. Aucune régénération naturelle ne paraît plus possible sans l’intervention humaine.
Des fondations comme celle (entre autres) de Nature et Découverte financent des projets de reboisement. Le reboisement permet le renouvellement du couvert végétal tout en favorisant la rétention d'eau et donc la fertilité des sols.
Notre projet actuel est de végétaliser dans un premier temps les abords de l'école et centre de santé. La plantation de 150 arbres permettra aus élèves comme aux patients du dispensaire de trouver de l'ombre aux abords des bâtiments.
Dans un futur proche nous allons nous appuyer sur des expériences conduites au Burkina avec l'aide de fondations et d'ONG, autour de la création de pépinières, au sein de villages, dont l’objectif est de préparer des plants pour le reboisement des espaces communautaires mais également de permettre une distribution de plants aux villageois, afin qu’ils puissent eux-mêmes participer au développement de leurs culture. Dans d'autres secteurs, ces pépinières sont gérées par des groupes de femmes, pour œuvrer aux bonnes pratiques de plantation et de reboisement. Ces plantations sont alors des leviers pour les femmes qui peuvent ainsi réinjecter l’argent dans le développement de la pépinière mais aussi sur d’autres cibles de développement du village.
Participe aussi à la déforestation la cueillette de miel «sauvage» qui se réalise en mettant le feu a l'arbre dans lequel on a repéré un essaim. Le résultat est que parfois un secteur entier est détruit par le feu et le miel peu utilisable car il a un goût de fumée. Il existe au Burkina des associations qui proposent de former des apiculteurs, à partir de la construction de ruches (Kenyane) en paille. Des coopératives se chargent de collecter et commercialiser le miel ainsi recueilli.
Notre projet est de construire un partenariat avec l'association RPBHC à Bobo-Dioulasso qui promeut le développement de filières porteuses comme le karité, le miel, la cire d’abeille, le moringa et le sésame.
De telles associations mènent également des actions de sensibilisation pour réduire la consommation de pesticides et de plastiques et rechercher des lignes d'engrais naturels et de recyclage.
Soulignons enfin que dans les villages de brousse, le recours à la biomasse ligneuse pour les besoins de cuisson des ménages a des conséquences néfastes sur l’environnement. Il est en partie responsable de la déforestation galopante. Il existe des solutions fabriquées sur place, comme les foyers de cuisson améliorés qui peuvent réduire jusqu’à 40 % la consommation de bois.
Aide à l'entreprenariat
Au Burkina Faso les barrières à l’emploi sont le plus souvent des contraintes financières,un manque de formation ou plus simplement la méconnaissance des opportunités existantes. Beaucoup de candidats à la création d'activité n’ont besoin que d’un accompagnement, pour entrer dans un processus qui les conduira à entreprendre et à travailler.
Lumassan a souhaité soutenir les personnes qui ont un projet professionnel en tant qu’entrepreneur. Notre intervention consiste en la vérification de la pertinence du projet, sa faisabilité technique et financière, l’existence d’un marché, la rentabilité du projet et l’impact économique et social du projet. Nous apportons également une attention particulière au choix du support juridique le plus adapté et au plus près d'un système légal.
Nous leur proposons une convention de coopération d'aide au montage de projet qui comprend soit une aide personnalisée soit une orientation vers des services spécifiques adaptés à leurs besoins.
Lumassan aide aussi à la recherche de financements ou peut s'engager dans une aide financière personnalisée. A ce titre nous proposons des avances remboursables adaptées aux besoins de chaque entrepreneur, de son activité, de sa capacité de remboursement autour de laquelle nous ajustons le montant des prêts et la durée des remboursements. Pour renforcer l’impact de ces avances, nous offrons à travers la charte de coopération, un accompagnement complet, au lieu de répondre seulement au besoin financier des emprunteurs.
Soutenir l'accès à la santé
Nos premières actions à Toma
A partie de 2006 nous avons participé à la création d'un centre documentaire et d'information pour les jeunes, avec salle d'étude, point multimédia, bibliothèque (commune avec le Lycée). Notre participation a consisté en l'envoi de livres et autres documents scolaires et le financement d'un photocopieur (grâce à la participation apportée par la ville de Seyssins.
Mais notre action principale à Toma concerne la santé. Nous avons financé l'envoi de dix vélos destinés à une action de prévention sanitaire à Toma. Dans le cadre de ces premières actions nous avons été associés à la remise d'un moulin à mil pour une association de femmes.
Description du projet vélos
Le projet consiste en l’acquisition de dix (10) vélos pour le compte de l’Association Gnin-Sassa (longue vie) qui est un regroupement de séropositifs et malades du Sida de la commune de Toma. Accompagnés par un prêtre, l’Abbé Jean Paulin KI, sociologue, les membres de l’Association Gnin-Sassa veulent faire de la sensibilisation de proximité dans cette zone rurale du Burkina Faso. Conscients de leur situation, ils s’engagent à combattre et à faire disparaître toutes les formes de stigmatisation et de préjugés qui, souvent forts en campagne (parce que tout le monde connaît tout le monde), empêchent de bien vivre et confinent les malades dans leurs cases. La pratique consiste essentiellement à :
- Se rendre auprès des malades dans les villages et à les écouter.
- Les orienter vers les CSPS (Centre de santé et de promotion sociale) ou le CMA (Centre médical avec antenne chirurgicale) de Toma.
- Organiser des causeries éducatives avec des groupes allant de 10 à 15 personnes.
- Organiser des campagnes de sensibilisation de masse
Les membres de l’Association pratiquent déjà ces activités et sont encouragés par le Médecin Chef du CMA de Toma et par la Direction provinciale de l’Action sociale. Mais ils sont limités dans leurs moyens de locomotion, d’où le projet de vélos. C’est ce qui justifie le présent projet dont la réalisation ne fera qu’aider à lutter efficacement contre le VIH/SIDA et les IST dans cette zone rurale qui, comme les autres zones rurales du Burkina, est marquée par un taux élevé d’analphabétisme mais où les influences négatives de la ville sont fortes.
Concrètement, l’Association entend rayonner, pour le moment et en raison des limites de ses moyens, dans 13 villages pour ses tournées de sensibilisation. Elle compte faire une sortie par semaine sur chaque village, ce qui donne quatre sorties par mois par village et quarante-huit sorties par an par village.
En 2008, le Président Jean Baptiste Dala a été élu Maire de Toma puis député de cette circonscription en 2010. Les diverses activités du Lumassan ont alors été mises en sommeil, dont le festival de lutte et celle des masques. La « fête de Jean-Baptiste » comme on l’appelle dans le terroir, aura connu une ‘’hibernation’’ dix ans. Pour certains, cela aurait pu être la ‘’mort’’ du LUMASSAN, mais pour son promoteur il ne s’est agi que d’un « arrêt technique ». Un arrêt qui, à l’en croire, aura été maintes fois marqué par « la forte pression de la jeunesse » désireuse de revivre l’événement. Toute chose qui a fini par imposer de « repenser et de voir comment relancer les activités de LUMASSAN ». Celles-ci ont repris le 10 mai 2014, dont la plus attendue était de toute évidence, la lutte traditionnelle.
En partie en raison de cette « hibernation » nous avons interrompu nos actions sur Toma. Cependant nous gardons de très fortes relations avec Jean Baptiste Dala et le Lumassan, dont nous avons gardé le nom.
Pour en savoir plus voir : Lumassan-Burkina
Rechercher photos moulin mil et réunion plus photos sur toma
L'accès à la santé à Elinga.
Nous avons financé en 2008 le projet de création d'un CSPS (Centre de Santé de Promotion Sociale) dans le village d'Elinga. Ce projet a été validé par le médecin major de la ville de Pouni, par le Conseil Municipal et le Maire de Pouni, ainsi que par le ministère de la Santé du Burkina Faso. Ce projet s'inscrit dans le PCD (plan communal de développement).
Après concertation avec l'association villageoise Nessandoua de Elinga et Karbolé, nous avons mis en place un planning de construction. Au Burkina Faso, un centre de santé et de promotion sociale comprend : un dispensaire, une maternité, un dépôt pharmaceutique et des logements pour les personnels. Le coût de construction d'un tel ensemble était en 2008 de 70 000 € (sans compter le mobilier).
Notre association est allée plus loin puisque le CSPS d'Elinga comprend aujourd'hui un dispensaire, une maternité une pharmacie, trois logements pour les personnels de santé, un forage et des latrines indépendantes. Nous avons en plus procédé en 2013, à l’électrification des locaux ainsi que celle des logements des personnels. Notre association n’a pas la gestion directe des personnels mais elle intervient en renfort matériel (matériel médical et électrification des locaux) et parfois humains (formation de personnels). Les travaux du dispensaire commencés, avec la participation active des villageois (apport de matières premières et main-d’œuvre), se sont terminés en 2011. La maternité a été inaugurée en 12013. Elle porte le nom de Marie Lepinois qui est une personne, aujourd'hui décédée, qui s'est beaucoup investie auprès d'enfants et dont la famille à contribué au financement de cet équipement. En septembre 2013 après la saison des pluies, les finitions et le forage étant réalisés, le CSPS a été inauguré par Mme le Maire de Pouni, assistée des autorités locales et en présence d'une délégation de Lumassan-France. Deux jours de fête ont été organisés par les villageois. Quelques mois après les autorités sanitaires ont nommé les personnels de santé. Aujourd'hui le CSPS fonctionne. « Victime » de son succès un troisième infirmier vient d'être nommé par l’État. Des travaux d'entretien sont à entreprendre régulièrement. Prochainement la construction d'un puits perdu devra être réalisée. Par ailleurs en raison des problèmes climatiques les installations électriques sont devenues obsolètes nous allons procéder à un rééquipement des locaux en relation avec la société Lagazel, fabriquant d'éclairage solaire portatif.
Le CSPS couvre aujourd'hui les populations des villages d'Elinga, Karbolé, Naton soit 1 984 habitants. Certains habitants de Pousma (842 habitants) et Edié (1 361 habitants), fréquentent aussi le centre. En fonction des besoins et de l'amélioration de la piste nous envisageons l'achat d'une moto ambulance permettant une évacuation des malades vers l’hôpital de Pouni.
Voir les galeries photos : La construction du CSPS et Le CSPS est opérationnel
Nous intervenons également depuis quelques années auprès d'un autre CSPS dans la capitale Ouagadougou (quartier de Dassasgo) auquel nous avons envoyé un cabinet d’ophtalmologie et nous contribuons à son fonctionnement par l'envoi de matériels, de médicaments et de lunettes.
Pour plus d'infos voir : le système de santé au Burkina Faso
voir photo Dassasgo