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A propos de la situation actuelle au Burkina

A propos de la situation actuelle au Burkina

La situation éconimique au Burkina-Faso

     Le Burkina Faso, pays enclavé d’Afrique Sub-Saharienne compte en 2021 : 21 4312 680 ha et s’étend sur une superficie de 273 000 kms carrés, soit à peu près la moitié de la France . L’organisation administrative du pays est structurée autour de 13 régions, 45 provinces et 351 communes dont 302 communes rurales et 49 communes urbaines.
L’issue démocratique des élections présidentielle et législative de 2015 puis celle de 2020 a instauré un nouveau contexte politique marqué par le fonctionnement régulier des institutions républicaines dans un État de droit. C’est dans ce contexte que le Gouvernement a élaboré et adopté, le 20 juillet 2016, le Plan National de Développement Économique et Social (PNDES) mis en œuvre durant la période 2016-2020.
Le PNDES se décline en trois axes stratégiques qui sont :

    • Réformer les institutions, moderniser l'administration et accroître l'offre et la qualité de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation en adéquation avec les besoins de l'économie
    • Développer la promotion de la santé des populations et accélérer l'accès aux services de santé
    • Dynamiser les secteurs porteurs pour l'économie et les emplois en promouvant l'emploi décent et la protection sociale pour tous.

     Depuis 1960, le Burkina Faso connaît une croissance économique appréciable qui, quoique fluctuante, s'est renforcée ces dernières années avec un taux de croissance annuel moyen du produit intérieur brut (PIB) réel de 5,5% entre 2011 et 2015. Cependant, en raison d'un taux de croissance démographique estimé à 3,1%, la croissance moyenne du PIB par habitant n'a été que de 2,3%, ce qui n'a pas permis de réduire considérablement la pauvreté et les inégalités sociales. Près de 42% de la population vit en dessous du seuil officiel de pauvreté monétaire c'est à dire dans une situation de manque et de privation relatif à un ensemble de besoins fondamentaux : revenus, nutrition, habillement, alimentation, accès aux services sociaux de base (santé et scolarité).

     Dans le domaine de l’emploi, la proportion des femmes dans les effectifs des secteurs public et privé est à mi-chemin de la parité homme-femme en matière d’emploi. Quant à la participation politique des femmes, la proportion de sièges occupés par les femmes au parlement est restée, depuis 2000, en-dessous de 30%. En milieu urbain, le chômage touche davantage les jeunes de moins de 25 ans et les femmes. À peine 5% des travailleurs sont couverts par la sécurité sociale.
Mais ces statistiques ne concernent que l'emploi formel. Le marché du travail est traversé au Burkina, comme dans de nombreux autres pays de l'Afrique de l'Ouest, par ce que l'on appelle :
L’économie informelle.

L'économie informelle

     Cette dernière représente des défis et des opportunités. Elle traduit les capacités de résilience de sociétés à faible productivité et son développement peut être considéré comme la réponse apportée au défi de la croissance, donc de la demande d’emplois. Le secteur informel est devenu depuis 1980 le principal pourvoyeur d’emploi urbain. L’informel est, de fait, le principal moteur de la construction des villes et de l’animation de la vie urbaine. A Ouagadougou par exemple, l’économie informelle est répandue dans les secteurs caractérisés par des unités économiques de petite taille ou d’auto-emploi, comme la construction, le commerce, les services domestiques et l’agriculture (maraîchage). Ses acteurs bâtissent les maisons, fabriquent les meubles, créent et transforment les produits agricoles, réparent les automobiles, animent les marchés, organisent l’épargne, distraient (restaurants, buvettes, kiosques, troupes théâtrales et musicales), soignent (tradipraticiens)…

     Le secteur informel fournit de l'emploi à ceux qui n'en n'ont pas. Cela inclut les personnes instruites qui n'ont pas pu s’insérer sur le marché de l'emploi comme celles non instruites. Les personnes dépendantes de l'informel ont un niveau de consommation moindre que celles du secteur formel, mais supérieur à celles du secteur agricole. Ce secteur est une sorte de filet social, mais non financé par l’État car il ne génère aucune recette fiscale.

     Une étude a mis en relief le rôle primordial de l’éducation dans le choix des différentes catégories professionnelles. Elle montre ainsi que les individus les mieux qualifiés préfèrent le secteur formel qui pourvoie les catégories d'emploi procurant les avantages pécuniaires et sociaux les plus élevés. Les individus qualifiés n’ayant pas pu s’insérer dans l’économie formelle ont tout de même une chance d’être embauchés par les patrons de l’informel.

     Concernant le genre, les femmes ont relativement moins de chances de travailler dans le formel que les hommes. Mais dans l’informel, elles ont plus tendance à s’auto-employer qu’à être salariées. Enfin, le droit à la protection sociale semble être réservé au secteur formel uniquement.

     Quant au lieu de résidence, il révèle que les salariés de l'informel résident massivement dans ce que l'on appelle « le non-loti ». De quoi s'agit-il ? Face à la croissance rapide des villes africaines, les États n’arrivent pas à produire suffisamment de logements pour l’ensemble de la population et les familles les plus précaires vont vivre en périphérie des villes, dans des quartiers dits « spontanés ». Construits en marge du processus d’urbanisation formel et légal, ces quartiers sont souvent invisibles dans les documents d’urbanisme, même s’ils abritent parfois la majorité de la population urbaine. Au Burkina Faso, ces quartiers sont appelés les « non-lotis ». Malgré leur caractère informel et leur invisibilité, ces quartiers de l’entre-deux – entre deux social, spatial et juridique - font partie intégrante du processus d’urbanisation de la ville et matérialisent un nouveau type d’urbanité, à mi-chemin entre le rural et l’urbain et entre le «formel» et «l’informel».

     Que ce soit pour y habiter ou pour spéculer, le caractère informel, précaire, temporaire et transitoire des zones non-loties les placent au cœur d’un ensemble de stratégies développées par tout un panel d’acteurs. Les zones non-loties sont, aux yeux des familles qui les habitent, un sas pour accéder à la ville qui permet de passer progressivement, et à moindre coût, du milieu rural à la ville. Bien qu’invisibles sur les cartes, les zones non-loties sont pourtant visibles aux yeux des autorités et des fonctionnaires de la ville qui tirent parti de l’informalité de ces espaces pour se générer des rentes foncières en contournant les procédures d’attribution des parcelles loties.

     La permanence des zones loties et non loties dans le paysage urbain amène à repenser la ville autrement. En effet, dans les villes africaines, le légal et l’illégal, le moderne et le traditionnel, le formel et l’informel, se côtoient, se combinent et se chevauchent et engendrent des formes d’organisation de l’espace et des rapports sociaux qui sortent des cadres classiques d’analyse appliqués dans les villes du Nord. Cette situation économique (secteur formel et informel) et urbaine (secteur loti et non loti) est la résultante des insuffisances structurelles du système productif national fortement exposé aux chocs exogènes, notamment aux aléas climatiques et à la volatilité des prix des principaux produits d'exportation (or et coton). Ces insuffisances sont : la faible productivité du secteur primaire dominé par une agriculture de subsistance (qui pousse les villageois à quitter les campagnes pour la ville), le déclin du secteur manufacturier lié à la faible compétitivité des industries existantes, la faible informatisation de l'économie, plus particulièrement, du secteur tertiaire et le faible accès des opérateurs économiques, surtout des Petites et moyennes entreprises (PME), aux services financiers.

     Pourtant, l'économie burkinabè regorge d'énormes potentialités et de réelles opportunités, notamment: les possibilités de productions agro-sylvo-pastorales, fauniques et halieutiques non encore exploitées, celles du développement de l'agro-industrie, des industries de services et de l'énergie solaire, la jeunesse de la main-d'œuvre, le grand marché alimentaire ouest-africain de plus en plus dynamique, la libre circulation des biens et des personnes dans l'espace communautaire ouest-africain (CEDEAO) l'accroissement de la demande mondiale de produits agricoles, notamment en Europe de l'Est, en Inde et en Chine, le développement et la baisse des coûts d'accès aux Technologies de l'information et de la communication (TIC).

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